Fonte: http://www.e-sensmag.com/?p=651
EDGARD MORIN: Oui, complètement. D’abord on a disjoint la nature de la culture, disjoint la partie animale de l’homme et de l’esprit. On a pensé que la nature était faite pour être dominée. En pensant de cette manière, on a fait une énorme marche arrière, c’est une séparation et une compartimentation. Les idées humanistes de la Gauche sont mortes en Europe, c’est l’une des raisons qui m’a conduit en Amérique Latine. Là-bas, les idées s’expriment sous différentes formes associations, collectivités avec une grande vitalité. Si l’on prend l’Amérique Latine qui pourtant a vécu dans le passé plusieurs dictatures militaires, j’y vois des mouvements puissants ! Mise à part la démagogie de Hugo Chavez, il y a Lula au Brésil, Correa en Équateur, la promotion du peuple Indien en Bolivie… Tout cela montre qu’il est possible aux bonnes volontés de réaliser des choses. La lutte contre l’enfance délinquante, l‘éducation, permettent un retour à la dignité parmi les plus défavorisés. Je ne dis pas qu’en Amérique du Sud tout cela est généralisé, mais j’y vois une population qui aspire à mieux vivre. J’y vois une gauche vivante. Ici on ne fait rien pour les banlieues. D’autre part, les populations locales et indigènes ont le sens du Cosmos et une conscience aigue de ce qui les entoure. Depuis toujours, leur relation avec la nature, le monde, le mot « terre-mère » représente une idée très concrète. On ressuscite la Pachamama (terre-mère) en la respectant et en la nourrissant.
Je pense que c’est de tenter les symbioses entre les civilisations traditionnelles et les civilisations occidentales. Les traditions apportent le rapport avec la nature, ces solidarités de famille, de voisinage, de village, le respect entre générations. L’Occident apporte la démocratie, le droit des hommes et des femmes. Prendre soin de soi c’est aussi prendre soin de l’autre. L’humanisme européen en partie s’est transplanté là bas.
Pensez vous qu’en France nous sommes des êtres, individus trop fragmentés ?
EDGARD MORIN: Oui, complètement. D’abord on a disjoint la nature de la culture, disjoint la partie animale de l’homme et de l’esprit. On a pensé que la nature était faite pour être dominée. En pensant de cette manière, on a fait une énorme marche arrière, c’est une séparation et une compartimentation. Les idées humanistes de la Gauche sont mortes en Europe, c’est l’une des raisons qui m’a conduit en Amérique Latine. Là-bas, les idées s’expriment sous différentes formes associations, collectivités avec une grande vitalité. Si l’on prend l’Amérique Latine qui pourtant a vécu dans le passé plusieurs dictatures militaires, j’y vois des mouvements puissants ! Mise à part la démagogie de Hugo Chavez, il y a Lula au Brésil, Correa en Équateur, la promotion du peuple Indien en Bolivie… Tout cela montre qu’il est possible aux bonnes volontés de réaliser des choses. La lutte contre l’enfance délinquante, l‘éducation, permettent un retour à la dignité parmi les plus défavorisés. Je ne dis pas qu’en Amérique du Sud tout cela est généralisé, mais j’y vois une population qui aspire à mieux vivre. J’y vois une gauche vivante. Ici on ne fait rien pour les banlieues. D’autre part, les populations locales et indigènes ont le sens du Cosmos et une conscience aigue de ce qui les entoure. Depuis toujours, leur relation avec la nature, le monde, le mot « terre-mère » représente une idée très concrète. On ressuscite la Pachamama (terre-mère) en la respectant et en la nourrissant.
Je pense que c’est de tenter les symbioses entre les civilisations traditionnelles et les civilisations occidentales. Les traditions apportent le rapport avec la nature, ces solidarités de famille, de voisinage, de village, le respect entre générations. L’Occident apporte la démocratie, le droit des hommes et des femmes. Prendre soin de soi c’est aussi prendre soin de l’autre. L’humanisme européen en partie s’est transplanté là bas.
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